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... à suivre

« Que veux-tu, Caligula ? Je veux la lune ! Fort bien, je ferai l'impossible pour la décrocher »
Caligula, d' Albert Camus


« Pour moi, tout a de l'intérêt, même les principes et la vulgarité! » me dit une de mes amies, lors d'un vernissage éthylique de peinture lubrique. Une liste exhaustive de ses intérêts ne paraissant guère aisée, il n'est guère plus utile de la faire succincte. Intéressons-nous dès lors à l'aspect psychologique de son affirmation. Bien entendu, elle ment ; à moins que son affirmation ne soit un mensonge. Inconsciemment ou pas, peu importe, puisqu'aussi discutable que l'intérêt de ce texte.
Supposons que son affirmation soit philosophique et admettons que toute matière ou idée ait un certain intérêt, inhérent à son existence. Celle-ci est placée sur un même plan d'égalité que n'importe quoi d'autre (le terme précédent sous-entend, pour la compréhension, tout ce qui existe: idées, matière, forces). Donc, si tout ce qui existe est l'équivalent de n'importe quoi, dire "je m'intéresse à tout " revient à dire "je ne m'intéresse à rien", ou "je me fous de tout", et plus vulgairement "tout me fait chier".
Une fois le raisonnement qui précède expliqué, elle me traite de grossier personnage, indignée d'avoir été de mensonges soupçonnée. Fort bien, mais qui fait preuve de grossièreté ? Celui qui refuse les mensonges gratuits ? Celui qui pour des raisons de bienséance fait semblant de croire l'interlocuteur qui lui ment ? Ou bien celui qui ment honteusement ? Et lequel des deux personnages suivants est le plus grand menteur : celui qui ment ou celui qui fait semblant de le croire ?
Tenace, dans une explication échauffée je me noie. Et là, c'est une claque cinglante qu'elle m'envoie.
Avant qu'elle ne disparaisse, et dernier ressac de fierté, j'ai tout de même le temps de lui chanter un solo de mots orduriers…(je ne manque pas d'airs, mais totalement de principes, aussi mes insultes ne peuvent être vulgaires).
Ipso facto de la galerie virée, je me retrouve comme très souvent à la rue : une baffe dans la gueule et un petit coup dans le nez. Enfin, je ne pus m'empêcher, avant de reprendre la fuite, de laisser sur le trottoir une empreinte de mon passage, humide et fruitée.

N'en déplaise à ceux qui marchent droit, qui est complaisant envers le mensonge, est tolérant envers l'intolérance.

Kimiko Oshima

 

1. Sujet principal servant plus d'introduction et conclusion que de thème principal.
2. Quelques éléments anecdotiques ou attractifs répartis dans le texte (faut rigoler dans la vie).
3. Stricte synthèse et réduction du texte grâce aux mots les plus adéquats (aller droit au but).
4. Fil rouge rigoureux mais non explicité (l'art de suggérer).
5. Thème secondaire sans rapport évident avec le sujet principal ; lui servant néanmoins de complément et d'appui (mieux vaut être confortablement installé).
6. Quelques liaisons voire plus entre les 2 thèmes (ces relations pouvant être biscornues car le mental du lecteur fera le reste).
7. La pratique de l'alternance dans le développement de la narration afin d'éviter l'ennui (ma position à ce sujet est variable).
8. Grande économie de moyens, c'est-à-dire une rédaction virile et efficace.
9. Le souci permanent de faire vibrer le lecteur plus par le fond que par la forme.
10. Un profond respect du lecteur (qui sera pénétré par le texte sans qu'on lui mâche le travail avec du superflu).
11. Pas de thèse ni d'anti-thèse, ce qu'il y a de mieux c'est la (...)

Meriem S