|
Généralités
sur les Oiseaux
| |
|
Les
oiseaux sont caractérisés par leur faculté et leurs nombreuses
adaptations au vol, battu ou plané : présence de plumes et transformation
des membres antérieurs en ailes. Ils sont homéothermes (sang
chaud) et sans exception ovipares. Leur
métabolisme et leur activité sont très élevés.
Ils se caractérisent aussi par la complexité de leur comportement
lié à la reproduction (parades nuptiales, chants, construction du
nid, couvaison), et à leur vie sociale souvent très complexe.
Le dimorphisme sexuel est souvent très important. Beaucoup d'oiseaux
font des migrations entre une aire de reproduction et une aire d'hivernage.
|
A - Trachée |
B - Carotide |
C - Oesophage
et jabot | D
- Thyroïde | E
- Grand pectoral | F
- Coeur | G
- Foie | H
- Gésier | I
- Intestin | | L'appareil
respiratoire est constitué de bronches ramifiées, de parabronches
et de poumons en relation avec des sacs aériens. L'appareil digestif
est muni d'un jabot, d'un estomac divisé en un ventricule (glandulaire)
et un gésier (musculaire), ainsi que d'un intestin avec caecums aboutissant
au cloaque. Le coeur est formé de 4 ventricules cloisonnés.
La vision est leur sens le plus développé, leurs yeux étant
sans doute les plus perfectionnés et performants de tous les organismes
vivants.
Un
carène sur le sternum appelée bréchet pour les formes qui
volent, et os pneumatisés. La face est allongée et couverte
d'un bec corné, les dents absentes. Articulation de la mandibule entre
l'articulaire et le carré. Les fosses temporales sont fusionnées
et confluent avec l'orbite. Un seul condyle occcipital. Les dernières
vertèbres caudales soudées, formant le pygostyle.
Les
oiseaux sont des dinosauriens, soit les seuls dinosaures rescapés du grand
cataclysme du Crétacé ; et leurs plus proches cousins encore représentés
sur terre sont la vingtaine d'espèces de crocodiles ! Ce n'est pas une
plaisanterie... Se reporter aux chapitres sur l' Archaeopteryx
et la Phylogénie
pour de plus amples explications.
|
|
| | |
|
Cygne
tuberculé
Cygnus olor | |
|
|
|
|
Les cygnes appartiennent, comme les
oies et les canards, à l'ordre des ansériformes et à la famille
des anatidés. Ils s'apparient pour la vie (qui peut atteindre le siècle)
et mènent une existence familiale, même au cours de leurs migrations
annuelles. Tous les cygnes sont végétariens. Ils mangent des feuilles,
des racines et des graines de plantes submergées, occasionnellement des
mollusques et autres animaux aquatiques. Les cygnes ne plongent pas et ne nagent
pas sous l'eau. Ils attrapent leur nourriture grâce à un mouvement
de bascule: plongeant le cou dans l'eau, ils relèvent l'arrière
du corps pour enfoncer l'avant plus profondément. Certains d'entre eux
font leurs nids sur le bord des étangs ou des marais, quelquefois au sommet
de nids faits par les rats musqués ou les castors. Ils tapissent le creux
du nid de leur duvet. Parfois, leurs oeufs sont pondus et couvés sur une
espèce d'île flottante faite de débris végétaux
et de morceaux de bois amoncelés. Les oeufs peuvent être, selon l'espèce,
blancs, gris ou crème, bleutés ou verdâtres. Le cygne noir
et le cygne tuberculé couvent pendant trente-cinq jours. Chez certaines
espèces, seule la femelle couve, mais le mâle et la femelle soignent
ensemble les petits.
| |
|
Fuligule
milouin
Aythya ferina | |
|
|
|
|
Migrateur partiel, de passage et hôte d'hiver.
Les mâles sont identifiables en plumage nuptial (tête à plumage
roux). Se rencontre de l'Europe orientale jusqu'aux îles Britanniques et
le Nord de la France, irrégulièrement dans le Sud de l'Espagne.
Il fait son nid sur des plans d'eau riches en nourriture, entourés de végétation
dense, à l'intérieur des terres. En hiver, il arrive parfois en
grand nombre sur le Léman.
| |
|
Fuligule
morillon
Aythya fuligula | |
|
|
|
|
Migrateur partiel, de passage et hôte
d'hiver. Comme il est bon plongeur, on le rencontre aussi sur des plans d'eau
profonde ouverts (tels que les lacs de retenue). Le fuligule morillon se laisse
nourrir et peut devenir semi-apprivoisé.
| |
|
Canard
colvert
Anas platyrhynchos | |
|
|
|
|
Sédentaire,
erratique ou hôte d'hiver. Il fait partie des canards de surface, qui se
distinguent des canards plongeurs par leur position plus haute sur l'eau et surtout
par leur barbotage - le corps basculé à la verticale, la moitié
antérieure de l'animal submergée. Il plonge néanmoins quelquefois
pour aller chercher sa nourriture sous l'eau. Le colvert est peut-être le
plus connu et aisément identifiable - du moins pour le mâle - de
tous nos canards. Il a aussi quelques particularités célèbres:
c'est un des rares animaux à "violer" sa femelle... Allant parfois
jusqu'à entraîner sa mort par noyade !
| |
|
Tadorne de Belon
Tadorna tadorna
| |
|
|
|
|
Ce
ne sont pas des oies et moins encore des canards. Bien qu'il soient à beaucoup
d'égards plus proches de celles-là, les tadornes constituent un
petit groupe intermédiaire de sept espèces, dont deux se reproduisent
en Europe. Leurs plumages contrastés, aux couleurs vives, sont presque
identiques chez les deux sexes; ils ont aussi la particularité de nicher
dans des cavités terrestres. S'il est un paradis pour le tadorne de Belon,
il faut le chercher sur les côtes méridionales de la mer du Nord.
Les rivages y sont plats, sablonneux et vaseux, bordés de dunes et de polders;
les marées y dégagent de vastes surfaces d'estran grouillantes de
vie animale; enfin, l'homme y aime et y protège les oiseaux, que la sécurité
rend confiants. Pour toutes ces raisons, les tadornes y abondent, voyants et décoratifs,
menant ouvertement une vie confortable. A vrai dire, ils ne peuvent guère
se cacher, ces gros palmipèdes aux formes pleines, bariolés de roux,
de vert et de noir sur blanc. On dirait des canards de faïence peinte, posés
là pour égayer la monotonie du paysage.
| |
|
Harle
bièvre
Mergus merganser | |
|
|
|
|
Les poissons ne sont
guère inquiétés par la plupart des canards. Même pour
les plongeurs présentés jusqu'ici, ils ne représentent que
des proies d'occasion; pourtant ils pullulent à leur portée et devraient
les tenter, mais sans doute leur capture est-elle au-dessus de leur moyens. Nous
serions enclins à nous étonner d'une telle négligence de
la nature, si les harles ne témoignaient d'un essai d'adapter ces oiseaux
aquatiques à la pêche. Essai, disons-nous, une espèce a déjà
disparu et deux autres sont très localisées. Leur groupe a dû
être beaucoup plus répandu jadis. Son déclin serait-il dû
à la concurrence des autres oiseaux pêcheurs?
En développant leur vocation piscivore, l'évolution les a éloignés
des garrots, avec lesquels leurs affinités sont certaines, et par leur
allure, ils ressemblent moins à des canards qu'à des plongeons.
Leur bec n'a plus qu'un lointain rapport avec celui de leurs parents: au lieu
d'être aplati et arrondi à l'extrémité, il s'est modelé
en pince étroite qui happe et retient le poisson écailleux et glissant
- grâce au crochet qui le termine et à ses mandibules denticulées
comme des scies. Le plus grand des "bec-en-scie", le harle bièvre,
choisit d'habitude les cavités des arbres pour nicher. Ce n'est pas chercher
la facilité, bien au contraire: les troncs creux n'abondent pas, les loges
spacieuses et sûres encore moins. Leur recherche exige des explorations
minutieuses.
| |
|
Foulque
Fulicula atra | |
|
|
|
|
Membres
de la famille des Rallidés, ces oiseaux, connus dans le monde entier, sont
propres aux lacs, aux rivières et aux marais d'eau douce. La foulque d'Europe
est répandue sur tout le continent; en partie migratrice, ses troupes compactes
se tiennent en hiver dans les baies maritimes bien abritées. Les foulques
plongent et nagent avec facilité. Leurs moeurs de reproduction sont les
mêmes que celles des poules d'eau, qui leur sont étroitement apparentées.
Les jeunes nagent immédiatement après leur naissance. Les foulques,
généralement farouches et se cachant à la moindre alerte,
sont plutôt bien habituées à la présence de l'homme
aux bords du Léman. La poule d'eau, très souvent confondue avec
notre foulque locale, se distingue principalement par ses pattes aux doigts très
longs et non lobés.
| |
|
Grand
cormoran
Phalacrocorax carbo | |
|
|
|
|
Oiseau
aquatique de 60 à 80 cm de long, à bec fort et crochu et dont les
4 pieds sont palmés. Les cormorans, répartis dans le monde entier,
se nourrissent essentiellement de poissons. Ils plongent de la surface de l'eau
pour capturer leur proie. Les hommes, qui ont remarqué leur habileté
à capturer les poisson sous l'eau, les ont dressés pour la pêche.
On place autour du cou de l'oiseau un anneau assez large pour lui permettre de
respirer, mais trop étroit pour qu'il puisse avaler le produit de sa pêche.
L'oiseau est ensuite lâché jusqu'au moment ou il capture un poisson,
son maître lui retirant alors son butin. Quand il a ramené cinq à
six poissons, l'oiseau en reçoit un comme récompense de son travail.
La pêche au cormoran fut pratiquée jadis en Angleterre et en Chine;
elle l'est encore aujourd'hui au Japon. Tous les cormorans de l'hémisphère
Nord sont noirs et ressemblent un peu à des corbeaux, d'où leur
surnom de "corbeau marin". Plus de la moitié des trente
espèces de cormorans vivent dans l'hémisphère Sud, beaucoup
de ces espèces ont le ventre blanc.
| |
|
Héron cendré
Ardea
cinerea | |
|
|
|
|
De
la famille des Ardéidés, ces échassiers "au long bec
emmanché de longues pattes" vivent dans les régions tempérées
ou tropicales du monde entier. Ils volent les pattes étirées vers
l'arrière et le bec droit en avant, le cou replié en "S"
contre leurs épaules. Il semble que leur envol soit difficile, tant leurs
battements d'ailes sont bruyants; mais dès que l'envol est pris, le vol
devient gracieux. Les hérons, sur leurs lieux de nidification (héronnières),
sont solitaires pour pêcher. Chacun ayant son trou de pêche particulier.
Les hérons nichent dans des boqueteaux. Au bout de quelques années,
leurs déjections et les restes de poisson pourri modifient tellement l'acidité
du sol et sa teneur en sels minéraux, qu'ils finissent par tuer les arbres
alentour. Les petits sont nourris par régurgitation. Quand les jeunes quittent
le nid, ils s'exercent à grimper dans les branches et se protègent
en crachant leur repas à demi digéré sur tout importun s'approchant
au-dessous d'eux.
| |
|
Mouette
rieuse
Larus ridibundis | |
|
|
|
|
Les mouettes (ou goélands,
nom réservé aux espèces de grande taille), que l'on range
avec les sternes dans la famille des Laridés, se trouvent réparties
à travers le monde. Si certaines espèces ne se rencontrent que sur
les bords de mer, d'autres habitent le voisinage des eaux douces. A part quelques
exceptions elles ne sont pas pélagiques, ne s'écartant que peu des
rivages. Ces oiseaux aux pattes palmées sont de bons voiliers capables
de vols battus et planés. Ils ne plongent pas mais nagent et marchent bien.
Tous émettent des cris rauques et désagréables. Les mouettes
vivent en troupes et nichent souvent en colonie. Mâle et femelle couvent
les oeufs et nourrissent les petits par régurgitation. Chez certaines espèces,
les jeunes arborent le plumage adulte à la fin de leur première
année, mais les espèces de grande taille ont besoin de deux ou trois
ans pour perdre les teintes brunes des immatures.
Les mouettes se nourrissent de poissons et autres animaux marins. Mais elles sont
pratiquement omnivores et dévorent tout déchet abandonné
par l'homme ou roulé par les vagues. A défaut d'eau douce, les mouettes
sont capables de boire de l'eau de mer ; et pour éliminer l'excès
de sel dont se charge alors leur organisme, des glandes spéciales placées
dans les narines en font disparaître le surplus qui s'écoule sous
forme de sécrétions. La mouette rieuse est répandue dans
toute l'Europe, aussi bien sur les bords de mer qu'au voisinage des lacs et des
fleuves à l'intérieur des terres. Son capuchon noir disparaît
en hiver pour réapparaître à la mue du printemps.
| |
|
Goéland
cendré Larus
canus | |
|
|
|
|
Le
goéland cendré, à distribution circumpolaire dans l'hémisphère
Nord, est une espèce relativement nouvelle au Léman. Comme son proche
cousin le goéland argenté, il s'est multiplié d'une manière
disproportionnée en profitant des déchets abandonnés par
l'homme dans les ports et sur les côtes. Abondant le long des côtes,
le goéland cendré vagabonde aussi à l'intérieur des
terres, au voisinage des lacs, des étangs et des rivières. Friand
de coquillages, il ouvre les palourdes et les moules en les faisant tomber sur
une surface plate et dure. Si la première chute ne casse pas la coquille,
il ramasse le coquillage et le fait retomber d'une plus grande hauteur. En l'absence
de son dessert favori, il se contente de n'importe quoi.
| |
|
Grèbe huppé
Podiceps cristatus | |
| |
|
|
Oiseaux
plongeurs à la queue rudimentaire, répartis dans le monde entier,
au voisinage des eaux douces. Leur corps a la forme d'un bateau à fond
plat. Leurs pattes ont des lobes palmés qui leur permettent de bien nager.
Ce sont d'excellents pêcheurs qui savent plonger rapidement; pour s'enfoncer
sous l'eau, les grèbes expulsent l'air contenu dans leurs poches à
air. Ils dorment sur l'eau, la tête sous l'aile. Les Grèbes appariés
construisent des nids flottants faits de joncs, de laîches et d'herbes.
Chaque fois qu'ils s'éloignent, les parents recouvrent les oeufs de matériaux
mouillés pour les cacher. Les petits nagent et plongent dès l'éclosion.
Bien qu'ils puissent marcher, les grèbes sont maladroits sur terre, en
raison de la position de leur pattes situées très en arrière
du corps, et ne peuvent prendre leur envol ; même en "décollant"
de l'eau, elles ont du mal à s'envoler. Les espèces nordiques sont
migratrices, en particulier le grèbe à bec cerclé, répandu
dans l'hémisphère occidental, et le grèbe esclavon, réparti
sur le monde entier. Une seule espèce est incapable de voler: le grèbe
du lac Titicaca, au Pérou. Le plus petit de nos grèbes, le grèbe
castagneux, niche au voisinage de nos lacs et des eaux dormantes; il hiverne dans
les estuaires et sur les eaux non prises par les glaces.
| |
|
Milan noir et royal
Milvus milvus + migrans | |
| |
|
|
Migrateur
présent de mars à septembre. Un peu plus petit que le milan royal,
avec une queue de même longueur mais beaucoup moins fourchue. Le dessous
du corps apparaît, en vol, plus sombre et moins contrasté que celui
du milan royal. On le voit souvent voler ou planer le long des berges. Son cri
est une sorte de hennissement "wuhihi" ou des trilles. Abonde partout
en Europe sauf dans le Nord. Il niche chez nous en plaine et en moyenne montagne
à proximité de l'eau. Nid construit dans un conifère ou un
arbre feuillu. Une seule couvée par an; ponte entre mi-avril et mi-mai
de 2 à 3 oeufs (54x42mm), blancs à verdâtres; ils sont couvés
essentiellement par la femelle - ravitaillée par le mâle - durant
26 à 38 jours. Les jeunes prennent leur envol après 45 jours environ.
Les milans se nourrissent de poissons morts ou malades, oiseaux blessés
ou petits mammifères.
| |
| | |
| | |