La Mutilation Génitale Féminine La
pratique de l'excision, ou ablation du clitoris, est un crime : elle est extrêmement
douloureuse et entraîne des infections, la stérilité, voire
la mort.
Les
termes circoncision féminine et excision ont été très
longtemps utilisés pour désigner les mutilations génitales
féminines, mais pendant la Conférence sur les pratiques traditionnelles,
Addis Abeba, 1990, les délégués ont considéré
que les termes "circoncision féminine et excision peuvent prêter
à confusion et pourraient ne pas décrire pleinement la diversité
de cette pratique". Le terme de « circoncision » a pour effet
de passer sous silence limportance de la mutilation. Ils ont recommandé
de les remplacer par mutilations génitales féminines (Rapport
sur les pratiques traditionnelles, Addis Abeba, 1990). Ce terme a été
adopté plus tard en 1996 par lOrganisation mondiale de la santé
qui, après réflexion a jugé nécessaire de donner une
définition plus approfondie et large pouvant regrouper les différentes
sortes de mutilations. Cest ainsi que les mutilations génitales féminines
ont été définies comme : toutes interventions incluant lablation
partielle ou totale des organes génitaux externes féminins et/ou
toute intervention pratiquée sur les organes génitaux féminins
pour une raison non médicale (définition de LOMS.). Elles
ont été également regroupées en quatre types dopération
de gravité croissante." (réf 1) Quelque
2 millions de fillettes de 4 à 12 ans sont mutilées chaque année.
Sous prétexte de préserver la virginité, exigée par
les maris, et supprimer les pulsions sexuelles, ces fillettes subissent l'excision
avec infibulation, ou bien après l'ablation totale des parties génitales
externes, la couture des deux côtés de la vulve. Ce traumatisme qu'aucune
religion n'impose et que seule la tradition perpétue est répété
à chaque naissance quand on coupe à nouveau pour permettre le passage
de l'enfant. Cette mutilation sexuelle est non seulement une discrimination notoire
envers les filles mais l'une des pires violations de la Convention relative aux
Droits de l'enfant. Elle entraîne, outre la peur et la douleur violente,
des conséquences qui peuvent se révéler extrêmement
graves dont des hémorragies prolongées, des septicémies,
le tétanos, la stérilité et parfois la mort. En
1996, selon l'UNPD et la "World Population Prospects", 75 % du total
des mutilations sont effectuées dans seulement 7 pays: Égypte, Éthiopie,
Érythrée, Kenya, Nigeria, Somalie et Soudan. Certains de ces pays
atteignent des taux records: en Somalie et à Djibouti, 98% des petites
filles sont mutilées. En Égypte, au Burkina-Faso, au Mali, en Gambie,
ce taux dépasse 80%. Au Tchad, au Bénin, au Togo, au Libéria,
en Côte-d'Ivoire, une fillette sur deux subit cette mutilation. À
la suite de l'immigration d'importantes communautés africaines, des mesures
ont dû être prises dans différents pays industrialisés
pour contrer cette pratique en la criminalisant. Tel est le cas de l'Australie,
de la Norvège, de la Grande-Bretagne et de la Suède. Des projets
de loi sont à l'étude en France, aux USA et au Canada. En Afrique,
seul le Ghana possède à l'heure actuelle une législation
spécifique contre l'excision. De nombreux autres pays ont une politique
officielle déclarée contre cette pratique. Ce n'est pas le cas de
la Côte-d'Ivoire, de la tanzanie, du Zaïre, de la république
centrafricaine, de l'Ouganda, de la Guinée-Bissau et de la Mauritanie.
En Égypte, aucune loi n'interdit l'excision mais elle est condamnée
par le code pénal.
(1) Texte cité de la thèse du docteur Kintega Boulma, soutenue
à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, sur
les "mutilations génitales féminines" Disponible
en intégralité sur le site [ Tropique
Santé ] - et dont les dessins ci-dessous sont inspirés.
ET
LA MUTILATION GÉNITALE MASCULINE, OU CIRCONCISION ?
La pratique de l'excision masculine (excision du prépuce ou circoncision),
est aussi une mutilation ! Lire
la Thèse du Dr Sami A. Aldeeb ¬
[
Mutiler au non de Yahvé ou d'Allah ] _____________________
Pour
mieux comprendre ce qui est coupé et/ou cousu. Par l'image. Comparaison
de la différenciation des organes génitaux féminins et masculins:
Ebauche
commune (chez
l'embryon indifférencié) | Différenciation
masculine (chez
le garçon) | Différenciation
féminine (chez
la fille) | Tubercule
génital | Gland | Clitoris
(C) | Replis
génitaux | Gouttière
urétrale | Petites
lèvres (B) | Bourrelets
génitaux | Scrotum
et urètre pénien | Grandes
lèvres (A) |
| |
A
droite, une infibulation intermédiaire : une vulvectomie subtotale
avec infibulation. | Type
de mutilation et terme médical correspondant (pour les femmes) :
Organe |
Procédure | Terme
courant | Terme
médical | Clitoris | Excision
du prépuce | Circoncision | Circoncision |
Clitoris | Piquage
ou scarification | Sunna | Incision |
Clitoris | Excision
du bout du clitoris | Sunna
ou sunna kashfi | Clitoridectomie
subtotale | Clitoris | Excision
du clitoris | Sunna | Clitoridectomie |
Clitoris
et petites lèvres | Excision
du clitoris et raclage des petites lèvres qui se referme en guérissant | Sunna
ou sunna magatia | Clitoridectomie
et abrasion des petites lèvres, provoquant leur fusion |
Clitoris
et petites lèvres | Excision
du clitoris et des petites lèvres | Excision | Vulvectomie
subtotale | Clitoris,
petites lèvres ou grandes lèvres |
Excision du clitoris, des petites lèvres et, dans certains cas, excision
partielle des deux tiers supérieurs des grandes lèvres, suivie dune
suture des bords de la plaie | Infibulation
intermédiaire | Vulvectomie
subtotale et infibulation | Clitoris
et petites lèvres ou grandes lèvres | Excision
du clitoris, des petites lèvres et de toute la longueur des grandes lèvres,
suivie dune suture des bords de la plaie |
Infibulation pharaonique | Vulvectomie
totale et infibulation | Et
les mentalités ? La
lamentable interview qui suit se passe de commentaires... Elle illustre assez
bien pourquoi, au XXIme siècle, des petites filles sont toujours mutilées,
quotidiennement, dans de nombreux pays d'Afrique. L'interviewé est un psychologue
togolais, Ferdinand Ezembe, président-fondateur de l'association Afrique Conseil
qui s'est fixée pour objectif d'exprimer les opinions des Africains sur des problèmes
qui les concernent. Cette opinion d'un éminent professeur, probablement
bardé de diplômes, est à considérer avec la distance
qui s'impose car c'est l'opinion de la petite fille qui se fait couper le clitoris
qui serait intéressante à entendre... Mais ni ce professeur,
ni cette association, ne semblent s'en soucier... Afrik.com
: Que pensez-vous de l'excision ?
Dr Ezembe : Je voudrais tout d'abord dire que c'est un problème de femmes
et que de fait en tant qu'homme je ne suis pas le mieux placé pour donner un avis..
(Dr Ezembe est président de l'association Afrique
Conseils, on le répète !! ndlr.). Il est clair que l'excision
a eu un sens à une époque donnée. Je vous fais cependant remarquer qu'on ne
peut pas se permettre de juger une pratique de l'extérieur. La souffrance est
bien sûr universelle mais il faut faire l'expérience de l'excision pour en
parler. Dans ma profession, j'ai rencontré des excisées traumatisées et d'autres
qui la revendiquaient tout en ne voulant pas l'imposer à leurs filles. Je ne parle
pas ici de l'infibulation mais de la simple ablation du clitoris. J'ai
reçu le témoignage d'une femme de l'Afrique de l'Ouest qui m'expliquait qu'elle
avait une sexualité normale (On aimerait comprendre ce que
"normale" signifie... ndlr). Elle avait d'ailleurs attendu l'excision
avec impatience pour accéder à un lac où seules les excisées avaient le droit
de se baigner. Elle m'a aussi expliqué qu'avant le grand jour, elle
avait reçu une initiation sexuelle dont elle n'a pas voulu révéler le contenu
puisque c'est un secret d'initiée. Il est normal que l'excision pose un problème
dans un univers (le monde moderne) où elle est désacralisée. Si les risques
médicaux sont certains, il est cependant des régions entières où les femmes sont
en majorité excisées. Ce ne sont pas pour autant des régions où la population
féminine est décimée. En outre ramener le débat sur l'excision à un problème
sexuel est quelque peu farfelu. Les femmes frigides, ça existe ! Ne dénions
pas cependant la possibilité d'un droit de regard même si il appartient aux femmes
des ethnies concernées de décider. Ne nous érigeons surtout pas en donneurs de
leçons.
Afrik.com
: Que
pensez-vous de la position française ? Et de celle des hommes ?
Dr Ezembe :
La France attaque l'excision parce que c'est avant tout une pratique africaine.
Elle a elle même abrité au 19è siècle, un éminent chirugien, le professeur de
Broca, fondateur de l'école anthropologique française qui conseillait l'excision.
J'attends le jour où des Africains pourront proscrire une pratique culturelle
française sous prétexte de barbarisme. Les hommes et les femmes dans ce domaine
se rejettent la responsabilité. C'est le serpent qui se mord la queue. L'excision
est devenue un problème économique quand on considère le statut de l'exciseuse.
Afrik.com
: La
position de l'ethnopsychiatrie telle que développée par Tobie Nathan vous paraît-elle
probante en ce qui concerne l'excision ?
Dr Ezembe :
La démarche de Tobie Nathan est intéressante parce qu'il est parti de l'assertion
que nul ne devrait s'ériger en donneur de leçons mais il s'est fait piéger par
le travers que lui-même dénonçait. Il n'est pas le mieux placé pour parler de
l'excision... C'est comme si un psychiatre togolais était l'expert en ce qui concerne
des pratiques typiquement occidentales. Tout le monde trouverait cela aberrant.
La chose semble moins évidente quand il s'agit de demander l'avis de Nathan sur
l'excision... etc. etc. (on coupe ici ce lamentable bla-bla).
[ Source : http://www.afrik.com
] DES
TOMATES POURRIES POUR LE BON Dr. EZEMBE, ET UNE FESSÉE EN PLACE PUBLIQUE.
VOILÀ TOUT CE QU'IL MÉRITE !
Droit de réponse
de Monsieur Ezembe «
Monsieur, Suite à un bidonnage de mon interview dans différents
sites internet à propos de l'excision , je
tiens à vous affirmer qu' AFRIQUE CONSEIL et moi-même ne soutenons
en aucun cas l'excision, ni en France où nous avons longtemps collaboré
avec le GAMS (Groupe d'abolition pour les Mutilations Sexuelles) , ni au Mali
où nous intervenons aussi depuis six ans. Nous n'avons jamais été
l'objet d'aucune plainte. Cependant les psychologues
interculturels ne peuvent s'interdire d'écouter et de s'interroger sur
le message de leurs patients et patientes y compris celles qui ont été
excisées. » Ferdinand
Ezembé Dr en Psychologie |
TOLÉRANCE
ZÉRO POUR LES MUTILATIONS !! OSEZ DIRE NON ! AGISSEZ !
http://www.stopfgm.org www.rationalisme.org
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