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« Je suis une vraie créature imaginaire, née des amours contre nature d'un aigle et de sa proie. Mon utopie est-elle moins viable que votre réalité ? Un dessin d'enfant, rempli d'animaux sauvages dans un jardin d'Éden est-il moins réaliste que le tournant pris par le monde industriel ? Suis-je aussi naïve ou aussi belle qu'un rire d'enfant ? La nature, malade de l'Homme, a besoin d'aide. » |
Connaître la nature c'est l'aimer, l'aimer c'est la défendre « Le Lac Léman, comme toutes les étendues d'eau, a une importance capitale pour l'écosystème et le bien-être des humains. Sali, pollué, exploité à outrance, ses rives naturelles vendues au plus offrant; il a néanmoins survécu aux attaques de l'Homme et reste un lac vivant, une mer intérieure d'eau douce où la vie, tant bien que mal, résiste bravement aux agressions de la surface.... Mais pour combien de temps encore? »
L'ÉCOSYSTÈME Qu'est-ce qu'un écosystème ?
Ce concept fondateur de l'écologie relie les facteurs biologiques
aux facteurs physiques, notamment le sol et le climat. Il se définit
comme l'association d'un milieu physique - le biotope - et d'un ensemble
d'êtres vivants - la biocénose - , donnant lieu à
un système d'interactions, dans lequel chacun des éléments
interagit avec les autres éléments par transfert d'énergie
ou de matière. On distingue dans l'écosystème les
"producteurs" - le plus souvent, il s'agit des végétaux,
qui utilisent par photosynthèse l'énergie solaire pour produire
de la matière organique à partir du gaz carbonique de l'air
-, les "consommateur"- qui se nourrissent des végétaux
ou des autres animaux -, et les "décomposeurs" - qui
dissolvent les matières organiques mortes et les excrétions
des animaux, les minéralisant et permettant leur recyclage par
les producteurs. L'énergie dans un écosystème circule
ainsi des producteurs vers les consommateurs puis vers les décomposeurs. Quels en sont les grands types ?
L'énergie solaire reçue par la Terre est inégalement
répartie, ce qui entraîne des variations climatiques, donc
des réactions différentes de la biosphère. De ce
fait, on peut reconnaître des zones aux conditions homogènes.
Existe-t-il une taille critique ?
L'inventeur du concept, le Britannique Arthur Tansley, soulignait
nettement dans son article fondateur de 1935 que l'écosystème
était un concept abstrait, une opération mentale ne correspondant
pas à une réalité indiscutable. Dans les années
qui suivirent, les scientifiques raisonnèrent comme si les écosystèmes
fonctionnaient en autarcie. On s'est ensuite aperçu que les échanges
d'énergie et de matière avec leur voisins étaient
essentiels à leur fonctionnement. Aujourd'hui, le changement de
la composition de l'atmosphère s'impose à tous les écosystèmes
du Globe. Comment expérimenter sur un écosystème ?
Les années 1980 ont vu se multiplier les démarches expérimentales.
Il s'agit de construire des écosystèmes tournant très
rapidement - par exemple avec des herbacées qui ont des cycles
annuels - et assez petits pour être contrôlables. On impose
à ces types de sol des associations botaniques et animales très
diverses. Puis on opère les mesures de transpiration, de photosynthèse,
de la biomasse produite, de la diversité produite, etc. Un exemple
connu de ces écosystèmes modèles est l'Ecotron développé
à l'Imperial College de Londres: les chercheurs y ont constitué
une série de milieux de quelques mètres cubes présentant
chacun une biodiversité végétale variable mais subissait
des contraintes identiques. Ce type d'expériences peut aussi se
réaliser sur la terrain, au moyen de séries de "placettes"
à la composition végétale déterminée. Quelle est la genèse du concept ?
Lorsque Arthur Tansley l'a introduite, en 1935, l'écologie était
dominée par la théorie de Frederic Clements sur le
"climax". Selon ce botaniste américain, les formations
végétales évoluent par "succession" en
traversant diverses phases présentant chacune une composition particulière,
jusqu'à atteindre un stade ultime et stable appelé climax.
Ce concept a eu un grand succès au début du siècle,
mais ses promoteurs en sont venus à une philosophie finaliste étaient
qualifiées d'organismes. Selon eux, toute déviation par
rapport à l'évolution vers le climax était anti-naturelle.
Dans son article de 1935, Tansley montra que la notion d'organisme a un
sens bien précis en biologie et ne peut s'appliquer aux ensembles
végétaux décrits par Clements. Par ailleurs, tout
en reconnaissant la cohérence de ces ensembles végétaux
- qu'il qualifiait de "quasi-organismes" -, et sans rejeter
la notion de climax, il souligna que l'on ne peut retenir pour les analyser
les seuls facteurs botaniques, mais que les facteurs physiques - sol et
climat - contribuent tout autant à leur constitution et à
leur évolution. Se rattachant explicitement à la physique,
Tansley proposa de caractériser ces entités comme systèmes
et de la appeler "écosystèmes". Le concept résiste-t-il au temps ?
L'approche descriptive a nourri un très grand nombre de travaux
jusque dans le années 1970, notamment dans le cadre du Programme
biologique international (1968-1974): il s'agissait de quantifier précisément
les flux de matière et d'énergie dans une grande variété
d'écosystèmes. Mais l'accumulation de données a fini
par faire apparaître que cette approche ne pouvait expliquer les
différences entre écosystèmes. De surcroît,
elle considérait comme stables les flux analysés, ce qui
empêchait de comprendre l'évolution temporelle du système.
Née de la critique de l'école du climax, l'écologie
des écosystèmes s'est figée en oubliant le prise
en compte du temps qui faisait la force de la théorie précédente. L'évolution d'un écosystème est-elle prévisible ?
Les réponses sont très contradictoires. En 1973, l'Anglais
Robert May avait montré par modélisation que plus il
y a d'espèces dans un écosystème, moins il est stable.
Ce résultat s'opposait à la vision des naturalistes de terrain.
Il a été remis en cause, y compris par son auteur, quand
on a modifié l'échelle de perception. D'autres études
suggèrent que, pour une communauté bien définie,
une dizaine d'espèces suffisent à assurer sa pérennité.
On cherche en particulier à savoir si une espèce dominante
- celle qui représente la biomasse la plus importante - peut assurer
mieux qu'une communauté le fonctionnement d'un écosystème. Jusqu'où l'activité humaine est-elle déstabilisante ?
Pour Tansley, l'action humaine n'est pas perturbatrice d'un ordre naturel
évoluant harmonieusement vers le climax. Elle est elle-même
un facteur écologique, certes puissant, mais pouvant s'analyser
avec les outils de l'écologie. Si les écologistes ont d'abord
cherché à analyser des écosystèmes peu "anthropisés"
(affectés par l'activité humaine), la place majeure de l'anthropisation
est maintenant largement reconnue: elle s'exerce par l'émission
de CO2 dans l'atmosphère, le changement d'utilisation des surfaces,
la fragmentation des écosystèmes et la disparition de certains
d'entre eux. La biosphère est-elle un écosystème ?
C'est un écosystème idéal, puisqu'elle n'échange
pas de matière avec l'extérieur : sauf pour l'énergie,
les flux et les cycles y sont bien fermés. Il est reconnu que a
biosphère a un fonctionnement intégré, c'est-à-dire
que ses différents cycles de matière s'articulent le uns
avec les autres de façon à assurer sa stabilité.
Le concept de biosphère a longtemps été jugé
peu opérationnel, mais le rôle croissant des humains en a
fait un niveau d'étude pertinent: l'analyser comme un écosystème
géant a un sens si l'on veut éviter sa dégradation.
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A l'heure actuelle, seule l'intolérance envers le sabotage et la destruction de l'environnement, des actions concertées issues d'une vraie réflexion mais de poigne, quasi-extrémistes, pour défendre le patrimoine naturel peuvent espérer des résultats concluants. C'est notre opinion. Un groupe prend des risques et s'est engagé à fond dans cette lutte. GREENPEACE |